Face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, de nombreuses collectivités, entreprises et architectes cherchent des solutions pour limiter la surchauffe estivale des bâtiments. Parmi elles, le cool roofing s’impose comme une technique efficace pour réduire la température des toitures grâce à des revêtements réflectifs. Mais cette approche est-elle compatible avec les bâtiments classés ou situés en secteur protégé ?
Une compatibilité très limitée avec le patrimoine bâti
Dans la grande majorité des cas, les bâtiments classés ou situés dans des zones protégées ne peuvent pas recevoir de traitements visibles tels que les peintures ou membranes blanches du cool roofing traditionnel. Ces zones sont soumises à des règles strictes fixées par les Architectes des Bâtiments de France afin de préserver l’harmonie visuelle, les matériaux d’origine et le cachet patrimonial des lieux.
Ainsi, le cool roofing tel qu’on le connaît (toitures blanches ou très claires) n’est autorisé que dans des cas très spécifiques, sur des toitures peu visibles depuis la voie publique, sur des bâtiments non classés mais intégrés à des ensembles anciens, et après validation explicite des ABF. Cela reste donc une extrême minorité de cas.
Thermo’Reflect : une alternative technique compatible avec certains enjeux esthétiques
Pour contourner les limites visuelles tout en bénéficiant des atouts thermiques du cool roofing, il existe une alternative : Thermo’Reflect, un revêtement isolant et réflectif développée aussi bien pour l’intérieur que l’extérieur.
Contrairement aux produits de cool roofing très blancs et peu discrets, Thermo’Reflect peut être formulée dans des teintes neutres ou légèrement teintées, permettant ainsi une intégration plus discrète sur certains types de toitures, sans dénaturer leur aspect général.
Autre avantage majeur : Thermo’Reflect peut également être appliqué en intérieur, ce qui n’est pas le cas des solutions classiques de cool roofing. Dans ce cas, on exploite son pouvoir isolant plutôt que son effet réflectif, ce qui permet de réduire considérablement les transferts de chaleur sans impacter l’aspect extérieur du bâtiment.
À performance équivalente, Thermo’Reflect offre le même pouvoir isolant que 8 cm de laine de verre, ce qui représente un gain d’espace précieux, notamment dans les grands bâtiments ou les structures où l’on souhaite éviter les surépaisseurs.
Les revêtements réflectifs bientôt inscrits dans la loi ?
Les revêtements réflectifs, longtemps cantonnés aux initiatives volontaires, pourraient bientôt bénéficier d’un cadre législatif clair.
Un amendement important, le CS1137, a récemment été adopté en commission.
Il prévoit l’intégration des revêtements réflectifs en toiture dans l’article L.171-4 du Code de la construction et de l’habitation, au même titre que la végétalisation ou les panneaux photovoltaïques.
L’objectif : encourager ou imposer leur usage pour les bâtiments neufs ou rénovés de plus de 500 m², notamment en zone urbaine dense.
S’il est définitivement adopté, ce texte marquerait une avancée majeure pour le bâtiment durable, en reconnaissant légalement l’intérêt de ces solutions pour réduire les consommations énergétiques, protéger les toitures contre les UV, et lutter contre les îlots de chaleur urbains.
Si la loi entre en vigueur, cela ouvrira également la voie à une intégration facilitée dans les appels d’offres, une meilleure reconnaissance dans les cahiers des charges environnementaux, et un levier réglementaire fort pour améliorer la performance thermique des bâtiments.
L’amendement a été validé en commission en mars 2025, mais plusieurs étapes restent à franchir : vote en séance publique, double adoption par les deux chambres, promulgation présidentielle et publication au Journal officiel.
D’ici là, nous restons mobilisés pour accompagner tous les acteurs du bâtiment dans leur transition vers des solutions à la fois efficaces, écologiques et compatibles avec les contraintes réglementaires futures.
Une solution à valider au cas par cas
Même si Thermo’Reflect peut être mieux tolérée que le cool roofing traditionnel, il reste essentiel de se rapprocher de l’Architecte des Bâtiments de France ou du service urbanisme pour valider toute intervention sur un bâtiment classé ou situé dans une zone de protection du patrimoine.
L’idéal : fournir une fiche technique du produit, des visuels d’intégration, et des exemples de réalisations similaires pour appuyer la demande.
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